En 2023, le Syndicat Intercommunal de Gestion Forestière de la Région d’Auberive (SIGFRA), avec l’Office National des Forêts (ONF), le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne et la Forêt Irrégulière École (FIE), répondait à un appel à projet « Mission Nature » de l’Office Français de la biodiversité (OFB). Ainsi est né le projet Restauration de la biodiversité forestière. Il prévoit la création d’un réseau interconnecté de zones boisées et la restauration des marais et prairies dans les forêts du SIGFRA.

schéma d'un réseau d'habitats de Lachat et Bütler, 2007
Représentation schématique d’un réseau d’habitats pour des milieux interconnectés (Lachat et Bütler, 2007)

Pour garantir un réseau de milieux interconnectés, il est nécessaire d’agir à différentes échelles spatiales. C’est le principe de la trame de vieux bois mise en place par l’ONF dans les forêts publiques. Ainsi, à l’échelle des massifs forestiers, des forêts sont laissées en libre évolution (à l’image de la Réserve Intégrale d’Arc-Chateauvilain par exemple). A l’échelle des peuplements forestiers, la libre évolution occupe des petites zones de quelques hectares, appelées îlots de sénescence. Enfin, à plus petite échelle, les gestionnaires sélectionnent des arbres-habitats, ou arbres bio, de façon disperse dans chaque parcelle de forêt. Dans les forêts du SIGFRA, ils choisissent à minima 5 arbres bio vivants. Cet ensemble permet alors de créer un réseau d’habitats pour assurer la continuité écologique de la biodiversité forestière. En d’autres mots, permettre aux espèces de se disperser.

Une collection permanente d’arbres bio

Les arbres bio sont des arbres porteurs de petits habitats, appelés dendro-microhabitats (DMH). Que l’on s’intéresse à la flore, aux champignons, aux insectes ou encore aux oiseaux, ces habitats sont indispensables pour la biodiversité forestière. La création d’une collection d’abres bio permettra de compléter les connaissances scientifiques sur les DMH et leur évolution dans le temps. Ces arbres bio sélectionnés constitueront également un bon outil pédagogique pour former tous les publics à l’identification des DMH et leur intérêt.

Photo de mousses et fougères sur un tronc d'arbre

Restauration de la biodiversité forestière en sciences participatives

Forts de notre première expérience de sciences participatives, nous réitérons l’expérience ! Scolaires et habitants du Parc national de forêts seront ainsi invités à participer au recensement et au suivi des arbres-habitats dans les propriétés du SIGFRA ! Grâce à la création du dispositif pédagogique d’arbres bio démonstrateurs, ils seront formés à l’identification des dendro-microhabitats (petits habitats des arbres) et leur intérêt, en lien avec leur environnement sylvicole.

Cette étude permettra de suivre l’état et l’environnement des dendromicrohabitats dans le temps, afin de compléter les connaissances scientifiques sur leur évolution et sensibiliser les publics à la protection de la biodiversité forestière.